Article 3 :  Programmatique

Arles : Exposition participative pour la réappropriation de la ville







Photographie personelle - Arles, décembre 2023 ©Mathilde Leveillé



L'histoire du tourisme à Arles remonte à l'Antiquité en raison de sa richesse culturelle et historique exceptionnelle. Outre ses festivals artistiques tout au long de l'année, le festival international des Rencontres de la Photographie d’Arles lui a valu une renommée mondiale.

Cependant, la croissance touristique soulève des questions sur la gentrification et ses conséquences. La forte affluence estivale impacte les habitants et accentue le sentiment de perte d'empreinte et d'appropriation de leur ville. La période hors saison représente une pause bienvenue, mais la coexistence entre les résidents locaux et les touristes durant la saison touristique demeure un défi. La période hivernale constitue également un creux en termes d'activités culturelles programmées, laissant un sentiment de vide.


Arles fait face à des inégalités socio-économiques entraînant une impression de délaissement du développement de certains quartiers. La diversité de la population peut entraîner des tensions interculturelles, mettant à l'épreuve la cohésion sociale. Trouver un équilibre entre dynamisme touristique et qualité de vie des résidents demeure un défi constant pour la ville.

L'évolution des sociétés contemporaines m’impose en tant que designer une réflexion approfondie sur la manière avec laquelle je pourrais influencer la perception du temps et de l'espace arlésien. Dans le prolongement des articles précédents et en vue d'un futur projet de design d’exposition je m’interroge sur comment encourager activement la participation des habitants dans la conception et la réalisation de l'exposition afin de garantir une réelle réappropriation de leur ville ?



I- Le design territorial : une voie intermédiaire entre stratégie et tactique



A) Définition

Dans l’ouvrage Design territorial, représentations spatiales et participation citoyenne : revue de cas et analyse d’outils1, les auteurs Marion Jolivet-Duval, Stéphane Safi et Samuel Huron définissent le concept de "design territorial" comme une représentation d’une approche du design appliquée à l'espace géographique, caractérisée par l'écoute des parties prenantes, la co-construction et l'expérimentation. Il se définit comme un mode de conception des politiques publiques mobilisant des méthodes issues des sciences humaines et sociales, du design de services, et de l'innovation sociale à l'échelle territoriale. Un projet de design territorial se traduit par la création d'outils visant à promouvoir la participation citoyenne à divers niveaux, de la simple consultation à la co-conception. L’objectif ? améliorer la qualité de vie des territoires et de restaurer le pouvoir d'agir des populations. Cette approche trouve écho dans plusieurs tendances contemporaines, notamment le renforcement du pouvoir local et l'autonomisation des citoyens. Les auteur(e)s de cette étude comparent le processus de conception du design urbain à celui du design territorial en rapprochant les trois phases développées dans le design urbain comme semblable au design territorial. Une phase de "renseignement" (diagnostic pour identifier les enjeux du projet), une phase de "conception" (exploration de plusieurs modalités d'interventions) et une phase de "sélection" – les deux dernières étant généralement interconnectées.


Schéma Phases du projet et objectifs de l’outil  provenant de l’ouvrage Design territorial, représentations spatiales et participation citoyenne : revue de cas et analyse d’outils de Marion Jolivet-Duval, Stéphane Safin, Samuel Huron



B. Synergie entre stratégie, tactique et design territorial : un système intégré pour le développement local"

Le design territorial et la thèse de Michel de Certeau2 sur les stratégies et les tactiques sont liés par la manière dont ils abordent la gestion de l'espace et les pratiques sociales.

En effet, le design territorial implique la planification, la conception et la gestion de l'espace géographique. Il vise à organiser et à aménager les environnements urbains et ruraux de manière à répondre aux besoins des communautés et des individus. Michel de Certeau, dans son ouvrage L'invention du quotidien développe l'idée que les individus naviguent dans l'espace urbain en utilisant des stratégies et des tactiques. Les stratégies sont des plans élaborés par des institutions ou des acteurs puissants, tandis que les tactiques sont les manœuvres créatives et souvent individuelles que les individus utilisent pour s'approprier l'espace malgré les contraintes des stratégies.


Le lien entre le design territorial et la thèse de de Certeau réside dans la reconnaissance de la complexité de l'interaction entre les plans élaborés par les planificateurs (stratégies) et les pratiques quotidiennes des individus (tactiques). Les praticiens du design territorial doivent prendre en compte la manière dont les gens utilisent et s'approprient réellement l'espace, souvent de manière inventive et non conforme aux intentions initiales des concepteurs.

Par exemple, un plan directeur urbain (stratégie) peut viser à créer un quartier spécifique avec certaines caractéristiques. Cependant, les résidents peuvent avoir leurs propres tactiques pour adapter cet espace à leurs besoins, en transformant peut-être des espaces publics en lieux communautaires informels.

En résumé, le design territorial peut bénéficier de la compréhension des stratégies et des tactiques de de Certeau en reconnaissant que la conception de l'espace n'est pas seulement une question de plans et de structures préétablis, mais aussi le résultat de pratiques quotidiennes et de créativité individuelle.


C) Méthode de consultation
Le plus souvent, le design territorial implique la participation des communautés locales dans le processus du projet de design. Il existe différents moyens de consultation comme, par exemple, les réunions publiques en organisant des rencontres ouvertes au public pour discuter des projets afin de pouvoir laisser s’exprimer les résidents sur les enjeux locaux. Il est conseillé de faciliter des sessions de travail interactives avec les membres de la communauté, les responsables locaux et d'autres parties prenantes pour générer des idées, résoudre des problèmes et co-créer des solutions. Il est aussi possible de distribuer des enquêtes ou des questionnaires pour recueillir des données quantitatives et qualitatives  sur les besoins et les perceptions des habitants.




Schéma illustrant les moyens de consultation permettant de créer des solutions  ©Mathilde Leveillé


Le développement d'idées et d’enquête peut également passer par la cartographie afin d'identifier ainsi des zones d'intérêt ou de préoccupation.


Schéma illustrant le développement de cartographie permettant d’identifier des zones d'intérêt ©Mathilde Leveillé


Et enfin ces différents moyens de consultations peuvent donner lieu à des événements culturels  afin d’encourager la participation communautaire tout en célébrant l'identité locale.


II- Un récit de l’immigration



En explorant les méthodes à développer dans le domaine du design territorial, nous sommes à présent en mesure de concevoir une solution applicable au design d'exposition. Mon objectif principal réside dans la réappropriation de la ville et la mise en valeur de ses habitants.

Comme indiqué dans les articles précédents, Arles abrite une population constituée d'habitants issus de diverses vagues d'immigration, notamment en raison de sa proximité avec les Etats du pourtour méditerranéen (Italie, Espagne, Portugal et Maghreb).

Dans de nombreuses villes du sud de la France, dont Arles fait partie, ces communautés diverses peuvent parfois se sentir exclues tant au niveau de la vie quotidienne que de la vie culturelle. En effet, les propositions culturelles disponibles dans la ville ne correspondent pas toujours à leurs préoccupations quotidiennes.

Cette fracture sociale et communautaire est d’autant plus d’actualité. C’est pour cette raison qu’un projet de design d’exposition pourrait à son échelle réunir et faire se rencontrer les différentes communautés qui composent la ville d’Arles.

A)  Une exposition décryptant la vie d'une communauté

Des projets mettant en valeur une ou plusieurs communautés ont eu lieu en France et à Arles. En effet, le travail du photographe Mathieu Pernot a particulièrement marqué mon attention. En 1995, lorsqu'il étudie à l'ENSP3 d'Arles, Mathieu Pernot a rencontré la famille Gorgan, issue de la communauté rom. À l'époque, il ignorait tout de cette communauté qui résidait en France depuis plus d'un siècle. Ses premières images en noir et blanc reflétaient une approche documentaire traditionnelle envers une réalité qui lui était encore étrangère. La découverte des archives familiales a rapidement souligné la nécessité d'adopter diverses formes et perspectives pour rendre compte de la richesse de la vie de cette communauté.



Photographie de Mathieu Pernot -  la famille Gorgan


En 2017, le photographe conçoit une exposition présentée aux  rencontres de la photographie, puis au musée de l’immigration à Paris en 2018. Celle-ci reconstruit les destins individuels des membres de cette famille, retraçant l'histoire qu'ils ont construite ensemble.




Vue de l’exposition au musée de l’immigration


Ce projet de rencontres, de documentations, puis d’exposition, permet à la fois de développer une réelle relation avec une partie des habitants de la ville d’Arles tout en mettant en lumière une communauté parfois marginalisée par d'autres segments de la population locale. Cependant, ce format de projet présente des limitations quant à sa capacité à créer une exposition capable de rassembler un grand nombre d'Arlésiens. En effet, la complexité réside dans la manière dont le projet peut être approprié par la population dans son ensemble.


B) Une exposition sur l’immigration

L’exposition “Ne m’oublie pas” présentée aux rencontres de la photographie d’Arles en 2023, offre un témoignage visuel poignant, mettant en lumière des visages aux expressions sérieuses, des attitudes solennelles et des tenues européennes, autant de symboles d'une nouvelle phase d'enracinement. Ces individus, principalement originaires d'Afrique du Nord, majoritairement d'Algérie, ainsi que d'Afrique subsaharienne et des Comores, voient leurs portraits tirés des archives du Studio Rex. Ce studio photo familial, qui a marqué de son empreinte Belsunce, un quartier du centre de Marseille pendant deux générations, a fermé ses portes en 2018. Implanté dans ce quartier emblématique de Marseille, coincé entre la gare et le vieux port, le studio a immortalisé brièvement les nouveaux arrivants émigrés faisant escale dans la région. L'exposition offre ainsi une chronique visuelle émouvante de ces moments éphémères dans un quartier chargé d'histoires et de diversité culturelle.



Vue de l’exposition “ne m’oublie pas” - Arles 2023

“De cette houle cosmopolite, il ne reste ni nom, ni date, ni récit. Mes installations veulent redonner corps à ces personnes invisibilisées par l’Histoire. Grâce à ces photos de la preuve, de la trace et du souvenir, se retisse alors le dialogue entre les deux rives méditerranéennes. Ne m’oublie pas est une passerelle reliant la France à l’Afrique, un pont mémoriel entre le passé et le présent, un voyage – celui du migrant et la photo – qui réhabilite notre mémoire.” dira Jean-Marie Donat.


Cette exposition permet de mettre des visages sur ces différentes communautés. Cependant ce projet à plus vocation à évoquer le passé plutôt que l’actualité et les réalités quotidiennes des immigrants dans les villes du sud de la France.


Dans cette perspective, je considère qu'il serait enrichissant et pertinent de concevoir une exposition mettant en avant les communautés arlésiennes contemporaines. Cela permettrait de présenter une vision actuelle et authentique de la diversité présente dans la région, offrant ainsi une compréhension plus complète et actuelle de la vie de ces communautés dans le contexte actuel des villes du sud de la France.

III-  Exposer l’innovation  (de la problématique à la mise en œuvre)


A) Les habitants comme co-concepteurs de l'événement

La réappropriation de la ville et la mise en valeur de ses habitants peut faire l’objet d’une autre approche. En effet, nous pourrions imaginer que les habitants ne soient plus simplement exposés dans ce projet, mais qu’ils participent à la conception-même de l’événement.

1. Présentation des Ateliers LUMA

L’une des institutions pouvant accueillir ce type de projet serait la Fondation Luma et plus spécifiquement l’Atelier LUMA, fondé en 2016. Il rassemble une équipe pluridisciplinaire regroupant des designers, des ingénieurs, des scientifiques, et des experts issus de divers domaines tels que la culture, l'artisanat, les sciences humaines et sociales, ainsi que l'innovation. Cette équipe explore les potentialités de matériaux locaux souvent négligés et non-exploités, incluant les plantes invasives, les coproduits de l'agriculture, les algues, et les déchets industriels.

Depuis son installation en 2023 au sein du Magasin Électrique, l'Atelier LUMA opère comme une plateforme collaborative. Il collabore étroitement avec des acteurs locaux, notamment des agriculteurs, des artisans, et des fabricants, dans le but de concevoir des solutions durables enracinées localement.


Vue du magasin électrique
2. Visite commentée

Les Ateliers LUMA proposent des visites commentées autour d’un parcours découverte en lien avec le design et l’innovation dans la biorégion d'Arles - Camargue. Cette visite offre une exploration des travaux de recherche et des applications générés par l'Atelier LUMA. On retrouve diverses applications dans la tour LUMA. On peut découvrir des panneaux isolants et acoustique produit à partir de déchets agricoles de tournesol, des revêtements fait à partir de bioplastique fait à partir de fécule de maïs. Cependant cette visite ne permet pas de se rendre compte des réels problèmes auxquels font face les producteurs d’Arles et de Camargue. 


Carreaux en bioplastique - Toilettes de la tour LUMA

3. Révéler l’innovation : les solutions pionnières conçues par les designers de d’atelier LUMA

Au cours de cette visite, la médiatrice des Ateliers LUMA nous a partagé les divers défis auxquels font face les producteurs agricoles. Ces défis ont incité les designers-chercheurs à repenser le design en proposant des innovations. Un exemple concret de cette ingéniosité est la concurrence européenne sur le marché du sel, confrontant les producteurs à une offre excessive par rapport à une demande limitée. Face à cette réalité, les designers ont entrepris de donner une nouvelle vie à cette matière en créant des panneaux de sels cristallisés au sein de la Tour LUMA. Les déchets agricoles issus de la culture du riz ou des tournesols représentent également un défi majeur pour les producteurs, qui se trouvent contraints de brûler d'importantes quantités de déchets. À nouveau, les designers-chercheurs ont su innover en transformant ces déchets en panneaux de revêtements décoratifs et acoustiques. Malheureusement, ces différentes mises en situations sont méconnues et peu mises en avant auprès des visiteurs de la Tour.



Sel cristallisé à Salin-de-Giraud et revêtement autour des ascenseur de la tour LUMA

B)  Matériaux innovants: vers de nouvelles perspectives pour le design événementiel 

En prenant conscience à la fois de la richesse au niveau de l’innovation développer par les designer des Ateliers LUMA, et de celle qu’a à nous offrir la régions d’Arles Camargues, je pense qu’en m’intégrant au sein des Ateliers LUMA en tant que scénographe en résidence, je pourrais à la fois développer un projet mettant en lumière les producteurs de la périphérie d’Arles et repenser la scénographie à partir de ces matériaux recyclés et durable.

Entre panneaux rigides et panneaux acoustiques en tournesol, enduit de terre, brique de terre compressée, pisé, carreaux plats, panneaux acoustiques en paille de riz, je pense que je pourrais proposer de nouvelles alternatives au design d’exposition. Cela pourrait servir à la fois de mobilier/ dispositif  scénographique et de contenus d’exposition.

C) Implantation temporelle et spatiale

1. Événement Arlésien: saisonnier l'innovation à travers un design participatif

Ce projet pourrait être élaboré en plusieurs étapes, la saisonnalité jouant un rôle central dans la conception de ce projet de design événementiel. Les divers enjeux liés aux variations temporelles dans la ville d'Arles représentent un défi à surmonter. Je tiens compte de la nécessité de jouer avec les périodes hors saison et estivale, ce qui me conduit à formuler différentes hypothèses quant au déroulement de cet événement.

L'une des premières propositions consisterait à initier une co-conception de matières premières pendant la saison hivernale, accompagnée d'un projet à caractère social. Cela offrirait aux habitants la possibilité de participer activement à un projet d'installation événementiel au sein de leur ville. Ils seraient ainsi directement impliqués dans la fabrication de matériaux innovants, faisant le pont entre le monde agricole et celui du design d'innovation.

2. Une réappropriation de l’espace-temps de la ville

Les habitants seraient invités à investir l’espace de la ville avec ces installations scénographiques. Ces installations pourraient prendre place dans la ville afin de favoriser la réappropriation de l’espace par les habitants à partir de leur production conçue aux Ateliers LUMA.

Dans ce projet je mettrais alors en valeur à la fois les matériaux de la région, leur problématique de production, l’innovation des Ateliers tout en permettant aux habitants de se réapproprier l’espace-temps de leur ville. En effet, je pourrais alors réfléchir à des implantations d’installations dans la ville afin de créer des micros événements tout au long de l’année.

3.  Moment de surprise et d’informations

L'utilisation de l'espace et du temps serait intégralement dédiée à l'installation de dispositifs dans des espaces négligés, des lieux de passage, et des places stratégiques, visant ainsi à revitaliser et à favoriser les échanges au cœur de la ville.

Ce type de projet a déjà été développé par le Collectif Etc. À Saint-Etienne avec le projet Place aux changements qui avait pour objectif de valoriser, pendant une période de trois ans, un terrain en friche localisé au cœur de Saint-Etienne, dans le quartier de la gare de Châteaucreux. Le projet était d’édifier conjointement avec les résidents afin de faire de cette place un lieu qui leur est propre.


Vue générale du terrain où s’implante le collectif Etc.
L'engagement actif des habitants s'est concrétisé par la mise en œuvre de divers ateliers visant à concrétiser les différents éléments conceptuels du projet. La diversité de ces ateliers a permis d'atteindre une large gamme de personnes, chacune pouvant trouver son intérêt dans l'un ou l'autre : atelier menuiserie pour la création de mobilier, atelier jardinage pour l'organisation et l'entretien d'un espace végétalisé, et atelier illustration pour animer le mur pignon. L'ouverture simultanée de ces trois ateliers a favorisé la rencontre de populations variées.


Ateliers menés par le collectif Etc. pour le projet «Place au changement»


En prenant en exemple ce type de démarche, je pourrais alors initier une réappropriation entre les habitants et leur ville, en leur permettant d’être acteurs d’un projet événementiel dans la ville d’Arles.

Les ateliers mis en place pourraient aussi varier en fonction de leur participation plus ou moins active. En effet, cela pourrait aller de la simple installation à l’investissement créatif. Cela pourrait aussi varier en fonction des âges et des générations.

C’est le modèle proposé par le collectif Etc. en proposant différents types d’ateliers et d’implication habitante. Lors du premier atelier, le Collectif Etc. a rencontré des défis liés à la participation des habitants dans la phase de conception de mobilier, en raison de contraintes de robustesse, de délais et de commandes de matériaux. Néanmoins, la collaboration a permis une implication significative des habitants dans la fabrication, avec une coordination efficace assurée par un membre du collectif et la désignation d'un "chef de chantier" résident sur le site. Au contraire, des ateliers de jardinage ont demandé une implication plus durable des habitants. Un troisième atelier a ensuite laissé la place aux enfants, permettant d’adresser un nouveau public.

En effet, nous pourrions imaginer que les tabourets en bioplastique prennent la forme d’une agora dans la ville faisant un lieu d’échange, de conférences et de rencontres et que les panneaux faits à partir de déchets agricoles deviennent une signalétique dans les rues de la ville. En développant des installations à partir de chaque matériau, j’aimerais que les habitants trouvent le moyen de se réapproprier leur espace-temps dans la ville d’Arles.




Tabouret en bioplastique et vue de l’agora du Magasin Electrique


Conclusion


Au fil de cet article, j'ai identifié deux approches qui pourraient permettre aux habitants de se réapproprier l’espace urbain. La première approche met en avant les résidents en tenant compte des différentes communautés présentes à Arles. Une seconde approche, distincte de la première, permet aux habitants de retrouver la maîtrise de leur espace-temps par le biais de leurs actions concrètes.

Mes recherches à travers divers articles ont permis de mettre en lumière les multiples facettes de cette ville. Entre ses attractions touristiques majeures, sa programmation culturelle variée à portée internationale et les nombreuses problématiques sociales et économiques, Arles est en pleine transformation. Ce paradoxe m'a conduit à explorer des solutions innovantes pour concevoir un projet de design d'exposition capable de répondre aux besoins de la ville et de ses habitants.


1.  Marion Jolivet-Duval, Stéphane Safin, Samuel Huron, Design territorial, représentations spatiales et participation citoyenne : revue de cas et analyse d’outils, Sciences du design, 2021

2.  Michel de Certeau , L'invention du quotidien,1990

3.  École nationale supérieure de la photographie, Arles